Charter schools et apprentissage scolaire

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Aux États-Unis, les évaluations de l’impact des charter schools, (des écoles privées à financement public), laissent apparaître de fortes variations. Dans le Massachusetts, les élèves admis par tirage au sort dans une charter school située en zone urbaine s’en sortent souvent bien mieux que les élèves refusés ; à l’inverse, les élèves admis dans une charter school située dans une zone non urbaine s’en sortent en moyenne aussi bien, voire légèrement moins bien que ceux qui ont perdu au tirage au sort. Les charter schools qui ont les effets les plus positifs ont toutes en commun d’avoir adopté une approche pédagogique baptisée « Pas d’excuses ».
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Les États-Unis comptent environ 6500 charter schools (écoles à financement public), dans lesquelles sont scolarisés environ 2,5 millions d’élèves. Photo : Antonio Diaz | Shutterstock.com

Résumé

Les États-Unis comptent environ 6500 charter schools (écoles à financement public), où sont scolarisés environ 2,5 millions d’élèves[1].Au niveau national, les charter schools rassemblent environ 6% des élèves des écoles publiques américaines. Cependant, dans certains secteurs scolaires urbains, ce sont plus de des élèves des écoles publiques qui fréquentent une charter school[2].

Les charter schools sont des écoles publiques auxquelles la loi des États garantit une grande autonomie de gestion, particulièrement en ce qui concerne personnel, finances et programme scolaire. Cette autonomie leur a notamment permis d’adopter un éventail très varié d’approches pédagogiques. La loi exige néanmoins que les charter schools soient ouvertes à tout élève qui réside dans un secteur scolaire, une région ou un État donnés. Lorsqu’il y a plus de candidatures que de places disponibles dans l’une de ces écoles, celle-ci doit mettre en place un système de tirage au sort (lottery) pour l’admission des élèves. À partir de 2004, des chercheurs ont commencé à utiliser ce principe d’affectation aléatoire des admissions pour mesurer de façon rigoureuse l’impact du fait d’être scolarisé dans une charter school sur l’apprentissage des élèves ainsi que sur d’autres variables. Les études recensées ici apportent des preuves de l’efficacité de ces écoles particulières dans des contextes variés.

Les résultats ci-dessous résument les conclusions de 17 évaluations des charter schools américaines, ainsi que d’un programme consistant à reproduire les pratiques des charter schools dans des écoles publiques traditionnelles. Ils s’appuient également sur une étude globale qui synthétise les données collectées au niveau des établissements scolaires au cours de huit de ces évaluations, couvrant un total de 113 écoles. Prises dans leur ensemble, ces recherches montrent que le fait d’être scolarisé dans une charter school peut avoir des effets extrêmement variables. Parmi les charter schools dont l’impact est le plus positif, beaucoup fonctionnent selon une approche fondée sur le principe « Pas d’excuses ». Elles ont par ailleurs tendance à être situées dans des zones urbaines, où les écoles publiques traditionnelles qui constituent l’alternative possible ont souvent des résultats médiocres.

Résultats

L’impact estimé varie énormément d’une charter school à l’autre. Au sein de l’échantillon de 113 écoles, le fait d’être scolarisé dans une charter school a pour effet moyen annuel une augmentation de 0,080 écart-type en mathématiques et de 0,046 écart-type en anglais. Cependant, les effets estimés pour les établissements individuels présentent des variations très importantes. Dans certaines charter schools, les élèves admis par tirage au sort avaient de bien meilleurs résultats aux examens que ceux, refusés qui fréquentaient une école publique traditionnelle. Dans d’autres charter schools, les élèves admis par tirage au sort avaient au contraire des résultats plus médiocres que les élèves refusés. Pour les chercheurs et les décideurs politiques, une question reste donc en suspens : pourquoi les charter schools qui ont des effets négatifs sur les résultats scolaires reçoivent-elles quand même un trop grand nombre de candidatures ? Avec le temps, la demande finit-elle par augmenter dans les écoles aux effets positifs, ou par diminuer dans les écoles aux effets négatifs ?

Dans le Massachusetts, les élèves admis par tirage au sort dans une charter school située en zone urbaine avaient souvent de bien meilleurs résultats que les élèves refusés. En revanche, les élèves admis dans une charter school située en zone non urbaine s’en sortaient en moyenne aussi bien, voire légèrement moins bien que les élèves refusés. Les graphiques ci-dessous montrent que dans le Massachusetts[3], les élèves qui postulaient pour intégrer une charter school au collège, en zone urbaine comme non urbaine, avaient un niveau scolaire plutôt faible avant de postuler. Avec le temps, les résultats des élèves admis par tirage au sort dans une charter school urbaine se sont améliorés de façon significative, tandis que ceux des élèves refusés n’ont augmenté que modérément en anglais et ont même baissé en mathématiques. À l’inverse, les résultats des élèves admis dans une charter school non urbaine ont décliné avec le temps, tandis que ceux des élèves refusés se sont améliorés.

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Cette évolution pourrait notamment s’expliquer par le fait que dans le Massachusetts, les élèves refusés par tirage au sort d’une charter school urbaine se retrouvent généralement scolarisés dans des écoles publiques traditionnelles dont les résultats sont inférieurs à la moyenne, tandis que ceux qui sont refusés en zone non urbaine se retrouvent généralement dans des écoles publiques traditionnelles dont les résultats sont supérieurs à la moyenne. Dans les études incluses dans cette synthèse, les chercheurs estiment l’impact du fait d’être scolarisé dans une charter school en comparant la trajectoire des élèves admis par tirage au sort dans une charter school donnée à celle des élèves refusés par tirage au sort de cette même école. Par conséquent, si une charter school attire des élèves qui, après avoir été refusés, vont s’inscrire dans une école publique traditionnelle aux résultats médiocres, elle sera considérée comme ayant un impact plus positif qu’une charter school par ailleurs identique mais attirant des élèves qui, une fois refusés, vont s’inscrire dans une école publique traditionnelle plus performante.

Les charter schools les plus efficaces ont toutes en commun d’avoir adopté une approche pédagogique baptisée « Pas d’excuses ». Des études se sont penchées sur le lien entre l’efficacité des charter schools et les cinq grandes pratiques scolaires qui correspondent au modèle « Pas d’excuses » (feedback régulier de l’enseignant, décisions pédagogiques guidées par les données, augmentation du temps d’enseignement, soutien scolaire à haute dose et attentes élevées). Au sein d'un échantillon qui rassemble les estimations des études menées à New York[4],et dans le Massachusetts[3],et de l’étude nationale des charter schools[5], chacune de ces cinq pratiques est positivement associée à l’efficacité des charter schools dans l’une des matières au moins. En revanche, on ne constate aucune correlation entre les caractéristiques liées aux ressources des établissements (taille des classes, dépenses par élève, proportion des enseignants titulaires d’un diplôme de troisième cycle et proportion des enseignants titulaires d’un certificat d’aptitude à l’enseignement) et les effets sur l’apprentissage en mathématiques. Alors que pour l’anglais, les charter schools les plus efficaces ont des dépenses par élève plus élevées, mais les moins efficaces ont des tailles de classe plus réduites.

Il est difficile de déterminer si la plus grande efficacité des charter schools basées sur le modèle « Pas d’excuses » est due à leur approche pédagogique ou au fait qu’elles sont souvent situées dans les zones urbaines les plus défavorisées. Comme nous l’avons remarqué plus haut, les charter schools situées en zone urbaine, où les écoles publiques traditionnelles ont tendance à avoir de mauvais résultats, ont un impact plus positif que les charter schools situées en zone non urbaine, où les établissements publics traditionnels sont souvent plus performants. Or, les charter schools situées en zone urbaine suivent généralement le modèle « Pas d’excuses », alors que seules très peu d’entre elles se réclament de cette approche dans les zones non urbaines.

Lorsqu’on prend en compte le contexte urbain et le niveau de performance des écoles publiques traditionnelles qui constituent la solution de repli des élèves refusés, et que l’on tient compte de l’effet des autres caractéristiques des écoles, on constate qu’aucune des pratiques scolaires de la méthode « Pas d’excuses » n’est associée à des résultats plus élevés en anglais, et que le soutien scolaire intensif est la seule de ces pratiques à être associée à de meilleurs résultats en mathématiques. Ces estimations suggérant l’efficacité potentielle d’un soutien scolaire intensif sont en accord avec plusieurs évaluations aléatoires récentes qui ont observé une nette amélioration des résultats des élèves grâce au soutien scolaire[6] [7] [8] [9] [10].

Dans les zones urbaines, fréquenter une charter school a un impact plus important pour les élèves afro-américains et hispano-américains, ainsi que pour les élèves dont le niveau scolaire de départ était le plus faible. En combinant les données de l’étude du Massachusetts [3]et de l’étude nationale sur les charter schools[5],on constate que les charter schools urbaines ont des effets positifs pour la plupart des groupes d’élèves, à l’exception des élèves blancs, pour qui le fait de fréquenter une charter school a un effet marginalement significatif en mathématiques mais aucun effet statistiquement significatif en anglais. En général, les charter schools urbaines ont un impact particulièrement positif pour les élèves les moins privilégiés, notamment les Afro-Américains et les Hispano-Américains, ceux dont les résultats de départ étaient les plus faibles, ceux qui reçoivent des aides pour payer la cantine scolaire et ceux qui apprennent l’anglais. Par ailleurs, le fait d’être scolarisé dans une charter school urbaine a sensiblement le même effet sur les résultats scolaires des élèves en éducation spécialisée que sur les résultats des autres élèves.

Les charter schools non urbaines ont un effet négatif pour la plupart des groupes d’élèves, notamment les filles, les élèves blancs et les élèves dont les résultats scolaires de départ n’étaient pas faibles, qui ne bénéficient pas d’aides pour payer la cantine ni de l’éducation spécialisée, et qui n’apprennent pas l’anglais. En revanche, l’effet des charter schools non urbaines est marginalement positif pour les élèves afro-américains et hispano-américains et pour ceux qui reçoivent une aide financière pour payer la cantine.

Le tableau ci-dessous montre l’impact estimé d’une année de scolarisation dans une charter school pour différents sous-groupes d’élèves d’après les données de l’étude du Massachusetts[3] et de l’étude nationale sur les charter schools[5].

  Écoles urbaines: Mathématique Écoles urbaines: Anglais Écoles non urbaines: Mathématiques Écoles non urbaines: Anglais
Garçon (aucun effet) (aucun effet)
Fille
Afro-/Hispano-Américain (aucun effet) (aucun effet)
Blanc (aucun effet) (aucun effet)
Faible niveau scolaire de départ (aucun effet) (aucun effet)
Niveau scolaire de départ non faible
Aide financière pour la cantine (aucun effet) (aucun effet)
Aucune aide financière pour la cantine
Enseignement spécialisé (aucun effet) (aucun effet)
Pas d’enseignement spécialisé
Apprend l’anglais (aucun effet) (aucun effet)
N’apprend pas l’anglais

Il apparaît que certaines charter schools urbaines suivant l’approche « Pas d’excuses » ont un impact positif sur les résultats à plus long terme. Si la majorité des études portant sur les charter schools examinent l’impact de la scolarisation dans ces écoles sur les résultats scolaires, un petit nombre d’entre elles se concentrent également sur les effets à plus long terme, notamment l’amélioration de la préparation aux études supérieures, l’augmentation du taux d’inscription à l’université, mais aussi la réduction du nombre de grossesses précoces ainsi que du taux d’incarcération chez les garçons.

Dans la ville de New York [11], les élèves admis au collège Harlem Children’s Zone Promise Academy étaient ensuite plus nombreux que la moyenne à intégrer un établissement d’enseignement supérieur immédiatement à la sortie du lycée, et plus nombreux à intégrer immédiatement un établissement du supérieur proposant un cursus en quatre ans. De plus, le taux de grossesse était inférieur de 10,1 points de pourcentage parmi les élèves admises par tirage au sort, par rapport à un taux de grossesse de 17% parmi les élèves refusées. Quant au taux d’incarcération des garçons, il était de 4% parmi les élèves refusés contre zéro chez les élèves admis. 

À Boston [12], le fait d’être scolarisé dans un lycée de type charter school a entraîné une augmentation du taux de réussite à l’examen de fin d’études de l’État, des résultats du SAT (l’équivalent du baccalauréat), de la participation aux examens préparatoires à l’entrée à l’université (advanced placement) et des notes obtenues à ces examens. Le fait d’être scolarisé dans une charter school n’a pas eu d'impact significatif sur le taux d’inscription à l’université, mais a néanmoins permis de faire baisser le nombre d’inscriptions dans les cursus en deux ans au profit de cursus en quatre ans. Parmi les élèves que les chercheurs ont pu suivre pendant au moins 18 mois après leur sortie du lycée, le fait d’avoir été scolarisé dans une charter school a ainsi fait baisser le taux d’inscription immédiate dans un cursus du supérieur en deux ans de 11 points de pourcentage (par rapport à un taux d’inscription moyen de 19% parmi les élèves qui avaient été refusés par tirage au sort) et a fait augmenter le taux d’inscription immédiate dans un cursus en quatre ans de 18 points de pourcentage (par rapport à un taux d’inscription moyen de 41% chez les élèves refusés) [12].

Au Texas, une étude dans le cadre de laquelle des écoles publiques traditionnelles étaient sélectionnées aléatoirement pour mettre en œuvre une série de pratiques caractéristiques des charter schools les plus efficaces a conclu que ces pratiques permettaient d’améliorer les résultats des élèves en mathématiques. À Houston, au Texas [7], les chercheurs ont tenté de déterminer si les cinq pratiques scolaires associées aux charter schools les plus efficaces de la ville de New York, à savoir un allongement du temps d’enseignement, des enseignants et des principaux plus efficaces, une différenciation plus poussée de l’apprentissage grâce au soutien scolaire et à l’enseignement sur ordinateur, un recours fréquent aux données pour modifier les objectifs et l’organisation des séquences d’enseignement en classe, et des attentes élevées vis-à-vis des élèves et des enseignants, pouvaient contribuer à améliorer les résultats scolaires dans les écoles publiques traditionnelles. Les chercheurs ont réparti aléatoirement seize écoles élémentaires publiques traditionnelles dont les résultats étaient médiocres entre un groupe test dans lequel ces pratiques étaient mises en œuvre et un groupe témoin. En moyenne, le fait d’être scolarisé dans une école qui appliquait ces pratiques a fait augmenter les résultats scolaires de 0,112 écart-type par an en mathématiques, mais n’a pas eu d'impact significatif sur les résultats en lecture.

Les charter schools situées en ville dans des quartiers défavorisés peuvent générer une forte augmentation des résultats scolaires chez les élèves admis par tirage au sort, ainsi que des améliorations équivalentes à plus long terme. En général, ce sont les charter schools urbaines qui ont les effets les plus positifs pour les élèves les moins favorisés, notamment les élèves afro-américains et hispano-américains, ceux dont le niveau scolaire de départ était faible, ceux qui bénéficient d’aides financières pour payer la cantine et ceux qui apprennent l’anglais. Les études portant sur des charter schools à Boston [12] et dans la ville de New York [11] ont constaté que le fait de fréquenter l’une de ces écoles avait également pour effet de faire augmenter le taux d’inscription immédiate dans un établissement d’enseignement supérieur proposant un cursus en quatre ans et de faire baisser le nombre de grossesses précoces et le taux d’incarcération des garçons. À l’inverse, les charter schools non urbaines n’ont eu aucun impact, voire des effets négatifs, sur les résultats scolaires en moyenne.

Ce sont les charter schools urbaines ayant adopté l’approche « Pas d’excuses » qui ont fait augmenter les résultats scolaires de la façon la plus significative. La plupart des charter schools urbaines incluses dans les études recensées ici ont adopté une approche baptisée « Pas d’excuses » (No Excuses), qui se caractérise par une politique disciplinaire stricte et claire, un soutien scolaire intensif obligatoire, davantage d’heures d’enseignement, un feedback régulier des enseignants et des attentes élevées vis-à-vis des élèves. En combinant les données des études du Massachusetts [3], de la ville de New York [4] et de l’étude nationale [5], on constate que cet ensemble de pratiques qui caractérisent l’approche « Pas d’excuses » a eu un impact positif sur l’efficacité des charter schools concernées.

Concernant les impacts estimés, il est difficile de distinguer ce qui relève de la localisation d’une charter school dans un quartier urbain défavorisé de ce qui est lié à la mise en application des pratiques caractéristiques du modèle « Pas d’excuses ». Les progrès majeurs réalisés par les écoles « Pas d’excuses » s’expliquent notamment par le fait que ces établissements ont tendance à être situés dans des zones urbaines où les écoles publiques traditionnelles qui constituent l’alternative possible ont des résultats très médiocres. Cependant, un constat reste très clair : les charter schools situées dans des secteurs scolaires médiocres et qui adoptent l’approche « Pas d’excuses » ont un impact positif.

Les résultats suggèrent que la mise en place d’un soutien scolaire intensif et obligatoire constitue une piste intéressante pour améliorer le niveau des écoles urbaines. D’après les données du Massachusetts [3], le soutien scolaire intensif est la seule pratique scolaire à être associée de façon significative à une efficacité accrue des charter schools en mathématiques, une fois pris en compte le contexte urbain et les performances des écoles publiques traditionnelles du même secteur. À Houston [7], des chercheurs ont mis en application cinq pratiques scolaires caractéristiques des charter schools les plus efficaces dans des écoles publiques traditionnelles peu performantes. Cependant, en raison de problèmes de financement, le soutien scolaire intensif n’a été mis en place qu’en mathématiques, et seulement dans un niveau par école. Parmi les collèges et lycées du groupe test, les résultats en mathématiques des élèves ayant bénéficié du soutien scolaire ont connu une augmentation de 0,608 écart-type par an, contre 0,208 écart-type pour les élèves des niveaux n’ayant pas bénéficié de soutien scolaire. À Chicago, une évaluation aléatoire a mis en évidence une forte hausse des résultats en mathématiques à la suite de la mise en œuvre d’un soutien scolaire intensif dans douze lycées publics traditionnels [9]

Responsables du secteur : Karthik Muralidharan et Philip Oreopoulos | Auteur: Julia Chabrier

Insight author(s):
Suggested citation:

Suggestion de citation: Abdul Latif Jameel Poverty Action Lab (J-PAL). 2017. "No-Excuses charter schools have boosted learning among students from disadvantaged backgrounds." J-PAL Policy Insights. Dernière modification : mai 2017 https://doi.org/10.31485/pi.2390.2018

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